La chimère jette l'encre... pour un acte inaugural, mardi 27 août, plein d'émotions avec MIRAGE (un jour de fête) de la Compagnie Dyptik, avant de prendre le chemin de Clohars-Carnoët pour découvrir SAMA LEÏ de la Fausse Compagnie.
Enfin ! Je vous retrouve ! Encore une fois je m’extrais des profondeurs marines pour rejoindre les Rias, mon pied-à-terre de la fin de ce mois d’août ! Je rejoins la grande marée humaine des spectateurs des arts de la rue.
Cette année, j’ai perdu mes tentacules pour me présenter toute en écailles et plumes ! Je nage et je vole ! Ce qui me permettra d’être au plus près des spectacles et de vous partager mes émotions.
Je reste curieuse, gourmande et avide de nouveautés, de performances spectaculaires et de moments fédérateurs, originaux et pleins d’humour. Alors, place aux spectacles !
Un des moments forts des Rias est évidemment l’acte inaugural. Ce mardi, nous nous sommes retrouvés très nombreux sur la place Sainte Croix à Quimperlé pour MIRAGE (un jour de fête) de la Compagnie Dyptik.
Fameux rendez-vous ! Moi qui pensais assister simplement au spectacle, je me retrouve au sein du cercle des danseurs, happée par leur énergie. Il n’y a plus de frontières entre spectateurs et artistes. Le suspense dure quelques minutes et soudain la musique me remplit les ouïes, mes écailles frémissent, mes plumes se hérissent et c’est parti ! Une musique orientale, traditionnelle, qui plonge ses racines dans plusieurs cultures, m’envahit. C’est elle qui donne le tempo !
Tout tourne, les danseurs sur eux-mêmes et autour de la piste, la musique dans les enceintes, je suis dans un tourbillon. Une force collective incroyable se dégage de cette chorégraphie. On danse la vie quotidienne, le linge qui sèche, la joie de vivre, les relations humaines. Mais c’est sombre aussi quelquefois : le harcèlement, l’isolement, la folie, la guerre. Le combat contre soi-même et la joie d’être vivant.
L’harmonie du groupe donne a chaque danseur la force d’être lui-même. Je deviens l’un d’eux, je fais partie du cercle, comme tous les spectateurs, tant leur joie et leur énergie sont communicatives, on dirait une soirée festive de délire, d’ivresse me confie mon jeune voisin.
Alors on danse, en tous sens, en cadence
Des performances, de l’élégance, de la pertinence et de l’impertinence aussi.
Alors on danse, c’est très dense !
Chimèrement vôtre.
À peine ai-je eu le temps de me remettre du spectacle inaugural si chargé d’émotions que je vole et nage jusqu’au lieu, mystérieux, où se produit le quatuor La Fausse Compagnie.
Partagée déjà par nature entre ciel et mer, je me coule avec aisance dans cet environnement où la terre, les arbres, le ciel et l’eau se marient. À peine installée, je ne n’en crois pas mes yeux : il existe donc aussi des instruments hybrides ? Qui pourra dire s’il s’agit d’instruments à vent, à cordes ou des percussions ? Sama Leï de La Fausse Compagnie : le rêve pour une Chimère !
Mais qui sont sont-ils, ces musiciens ? Quel pays lointain ont-ils quitté pour venir nous offrir ce spectacle ? Leur langue n’est pas forcément familière, mais qu’importe : la musique nous unit, une musique tour à tour mélancolique, nostalgique ou joyeuse, peut-être d’origine slave, tsigane ou irlandaise. Nous sommes à l’unisson avec la nature. Immergée dans un monde onirique, bucolique, hors du temps, j’ai tous les sens en éveil pour ne rien perdre de cette féérie. L’arbre n’est-il pas d’ailleurs l’un de nous ?
Une musique belle, généreuse. Nous avons partagé pommes et boissons, avons trinqué tous ensemble, respiré au même rythme. Nous sommes devenus un par la musique.
Chimèrement vôtre.